Que se cachait avant l'intrigue de "Charlie et la chocolaterie", réalisé par Tim Burton et sorti en 2005 ? Un prequel pas comme les autres, soit tout ce que l'on peut imaginer de mieux derrière le rêve de notre adorable chocolatier, qui est celui d'ouvrir une boutique pas comme les autres, où chaque chocolat, - que l'on fait volontiers voler et virevolter avant de pouvoir précieusement et simplement s'en saisir, bien enveloppé dans du papier scintillant -, a un goût si raffiné, et si unique !
N'idéalisons pas à 100% toutefois... Comme dans Walt Disney, chez Warner les "méchants" aussi sont toujours là... On les distingue sans difficulté par leur cruauté - cf. le couple "Thénardier" (!) qui emprisonne au sens propre et au sens figuré toute la belle équipe qui s'affaire pour leur auberge : des personnages bien attachants exploités dans une cave sordide... - ou par leurs sombres et avides calculs concernant "l'or noir"...
Mais ce sont le Bien, et la Beauté, et la Magie... qui auront le dessus, naturellement et toujours... Nous pourrions parler des autres versions du film mais ne nous distrayons pas par rapport à celui-ci, qui peut tranquillement être regardé de manière indépendante.
Des couleurs, de belles chansons au bon moment... ce n'est pas seulement le chocolat qui est extra, c'est toute cette comédie musicale généreusement proposée et adaptée pas seulement à nos petits... qui - en lieu et place des sempiternels, ultracaloriques (et aussi hallucinants de par leur quantité...) popcorns - goûteraiet bien, tiens par exemple, ces chocolats en forme de coquelicot qu'on aime appeler des "chocolicots", de notre humble invention ! Eh oui, le film est très inspirant pour nous, car la créativité du protagoniste, ses yeux qui pétillent entre un gros souci et l'autre (ces fameux "bâtons dans les roues" affectant - pour un temps seulement ! - les rouages de son imagination, débordante et sainement contagieuse) portent le film de manière fantastique :) Par ailleurs, quelques parallèles ont été faits, avec raison, avec le charme délicat et coloré de "Mary Poppins" et de certaines scènes où le spectateur croit pouvoir voler à son tour...
Arrêtons-nous encore sur un aspect bien réel qui participe pourtant du merveilleux, lumière chaude à la Jean-Pierre Jeunet à part, toujours très efficace et poétique. Pour Paul King, Londres est la plus belle ville d'Europe, où les architectures française, belge, hollandaise, tchèque, suisse et germanique se mêlent joyeusement. Ainsi, les chorégraphies - déjà efficaces en elles-mêmes - sont magnifiées par les lieux de tournage... La ville de Bath rappelle la Renaissance italienne, et l'on admire aussi la cathédrale Saint-Paul de Londres ou les murs d'Oxford...
La présence au casting de Rowan Atkinson, qui ne pouvait s'empêcher quelques mimiques à la Mr Bean, ne peut qu'ajouter du charme au charme. Idem avec l'époustouflante présence de Hugh Grant en nain orange aux cheveux verts. Oui, Hugh Grant, qui s'amuse un maximum, avec ses mimiques, et nous amuse à notre tour : nous ne pouvons que croire à ces touchantes créatures que sont les Oompa Loompa !
À présent, revenons aux décors si vous le voulez bien... pour un tournage qui a duré vingt-et-une semaines, on a utilisé un immmense plateau extérieur, un hangar à avions et une dizaine de sites naturels. Tandis que l'intérieur de la chocolaterie a été construit séparément, avec l'idée qu'il puisse représenter aussi les souvenirs d'enfance de Willy Wonka. Sa pièce maîtresse est un cerisier en fleurs. Un arbre devant lequel Willy et sa mère avaient l'habitude de passer. Et... un arbre qui possède un tronc tout en courbes, permettant à Wonka de marcher jusqu'au sommet !
Pour conclure, chers lecteurs de "C. & S.", la parole à Wonka/Timothée Chalamet : « On a répété, répété, répété. Je dois dire que c'est mon tournage le plus éprouvant physiquement. J'étais de toutes les scènes ! Mais le jeu en a valu la chandelle (...). Il faut être constamment enthousiaste ». Soyons tout aussi enthousiastes, alors, de pouvoir compter Wonka parmi nos films de prédilection. Voulez-vous ?