80ème MOSTRA DE VENISE

(ET AUSSI...)

 

Notre compte rendu de Venise 2023 n'aura peut-être pas la même profondeur que celui sur la Mostra 2020, car chaque année, nos "priorités éditoriales" peuvent changer, en toute liberté ;)

L'on fait le choix ici de reporter dans nos Carnets, mais de manière enrichie, le contenu, bilingue, de notre info correspondante du grand Menu. C'est parti !

 

Caterina murino


La 80ème Mostra de Venise s'est déroulée jusqu'au 9 septembre 2023 avec, comme marraine transfrontalière, celle qui (entre autres rôles...) avait brillamment incarné le personnage féminin de "L'enquête corse" d'Alain Berberian (avec Christian Clavier et Jean Reno), l'affascinante e talentuosa Caterina Murino (dans ses "Carnets", Culture & Santé avait approfondi l'édition 2020, cf. lien introductif).

Une annonce accompagne cet événement (et d'autres) : un documentaire sur le célèbre écrivain contemporain Italo Calvino, sur les écrans de la RAI le 15 octobre (date anniversaire des 100 ans de sa naissance). Vedremo una serie di interviste, da quella alla figlia Giovanna passando per Paolo Virzì e Stefano Bollani, insieme a filmati, foto e lettere inedite, che ci confermeranno la grande modernità di Calvino. Trilogie "des ancêtres" ou antenati à part, nous vous conseillons de découvrir "le cousin encore plus intello" de Marcovaldo, Palomar, en commençant par lire le bel extrait de La pantoufle depareillee palomar i calvinola pantoufle dépareillée !

Pour revenir à la Mostra, dix minutes d'applaudissements sont allés à "Adagio" de Stefano Sollima. Pas vraiment "notre genre", le film policier, mais à voir : le parole del regista destano una certa curiosità..

Qualche perplessità ci è data anche dal film in concorso di Pietro Castellitto, "Enea", che nasce da uno spunto interessante - legato a questo nome mitologico - volendo però dimostrare (secondo questa web-presentazione completa) che oltre le regole della morale di base, ci sarebbe un universo umanamente invitante tutto da scoprire. Ebbene, diciamolo: in questo mondo, già molto, molto malato, sarebbe preferibile, in fin dei conti, non buttare all'aria anche una minima strabenedetta "morale". S'agit-il là d'un classique à prendre au deuxième ou troisième degré, où l'on se perd cependant, faute d'assez de repères et à cause d'un scénario trop cahotique ?

Certo bisognerebbe e basterebbe solo vedere il lungometraggio, al quale partecipano anche il noto padre ed il fratello del regista, per capire se questa precisa critica per certi versi pericolosa, o quantomeno fuorviante, si presta al film, che risulterebbe allora, tra altre cose ma in primis, alquanto immorale. Ma come avrete capito, questa critica e, più in generale, questo frequente inneggiare alla trasgressione, quasi presentata come un valore (in Italia, in Francia e ben al di là), può benissimo non dar voglia di verificare. Anche se naturalmente, a volte, un film può affermarsi molto positivamente confermando l'impegno di certi attori e anche (nuovi) registi, al di là di eventuali, facili o affretate, osservazioni. À vous de voir...

Notre page est à compléter assolutamente avec le palmarès de cette année, où l'on "découvre" surtout que Matteo Garrone (déjà excellent réalisateur de "Gomorra", "Dogman", "Pinocchio"...) a reçu le Lion d'argent pour la meilleure réalisation avec "Io Capitano". Un film qui est aussi, comme le montre sa bande-annonce, un film-devoir, qui dit et qui montre (et dénonce). Qui montre le pire, infligé à une humanité désespérée, qui n'est pas une sous-humanité ! Seydou Sarr, protagoniste, a reçu le prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir...

De son côté, Alain Parroni reçoit le Prix spécial du jury pour une coproduction italo-allemande-irlandaise, "Una sterminata domenica". Qui a tout l'air d'être un film de formation, au style original. Chissà!... Le prix du public (Orizzonti extra) est allé à "Felicità", de Micaela Ramazzotti, dans son nouveau rôle de réalisatrice (nous l'avions appréciée en 2016 dans "Folles de joie", de Paolo Virzì (son mari). Un autre prix du public, au sein de la Quinzaine des cinéastes vénitienne, le Giornate degli autori, va à la Belge Delphine Girard pour "Quitter la nuit"

Par delà le palmarès (et les très grands du tapis rouge, comme Woody Allen... duplicemente ma anche molto calorosamente accolto... come credere alle accuse, per quanto lo riguarda??), il y a un (autre) film que nous avons hâte de voir, du fait de son metteur en scène d'abord, mais pas seulement. Il se peut bien que toutes les saisons soient bonnes pour voir "Hors saison", de Stéphane Brizé, co-écrit avec Marie Drucker, qui y participe. Premiers acteurs : Guillaume Canet, Alba Rohrwacher. De Stéphane Brizé, comme vous le savez, nous avions largement apprécié "En guerre".  

Pour finir, revenons aux hommages, torniamo agli omaggi, anch'essi importantissimi. Abbiamo parlato di Calvino, della sua scrittura in ugual misura letteraria e giocosa (tralasciando le ultime sperimentazioni dettate dall'Oulipo, laboratorio di scrittura avanguardistica di cui, come sapete, ha fatto parte anche Umberto Eco) ; ora veniamo al grandissimo, au grand et regretté, (Vincenzo) Enzo Jannacci. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas (gravissime !), Jannacci est (oups... était...) un docteur chirurgien au même titre qu'un chanteur-auteur-pianiste-compositeur-etc... Un peu fou (en voulant bien résumer) mais pour la bonne cause, pour des causes très rationnelles. Il faisait partie de l'école milanaise, celle de Giorgio Gaber et de Dario Fo. Un groupe de collègues et amis, qui parle au peuple tout en l'éduquant, par le sourire, le rire et, toujours une musique "de troubadours" ou plus rock, que l'on retient et qui, toujours, nous transporte. Un style aussi surréaliste que très touchant... Une chanson pour toutes : écoutez "Vengo anch'io? No tu no" (en gros "Puis-je venir, moi ? Jamais de la vie", dont s'inspire le titre du "doc"), avec des paroles qui, comme toujours, font réfléchir au delà de la marque de fabrique, ou du caractère plus ou moins déjanté, et jubilatoire. Décidément, ne pas se prendre au sérieux - tout en transmettant du sérieux... mais en s'amusant - assure le succès ! Pour vous, sur le monument Jannacci (dont le fils musicien et chef d'orchestre Paolo est aujourd'hui le parfait, souriant successeur), et précédente wiki-page à part, un lien français ed un link italiano (dove troverete anche, più precisamente, la trama di "Hors saison") venant tout droit de la ville des Doges.

Et voilà, l'on peut s'arrêter ici, ci fermiamo qui, tandis que notre attente continue un peu, avant ces précieux rendez-vous avec le petit écran. Des appuntamenti humanistes dans un monde qui se déshumanise... mais pas tant que cela si l'on peut encore se retrover (à nouveau masqués ?!...) dans une salle obscure.