Fillette trisomique


- Notre info santé du moment concerne les personnes trisomiques (syndrome de Down). Nous, on les aime (beaucoup) comme ça, avec quelques troubles cognitifs et surtout, en général, avec leur grande et belle sensibilité, ainsi qu'un enthousiasme contagieux (dans le bon sens du terme...). Pour autant, on ne se désintéressera pas à une très belle découverte ou nouvelle prise en considération, celle de la gonadotrophine, hormone pouvant agir non seulement sur la régulation de la reproduction, mais aussi sur leurs capacités de cognition, justement. Cap audio sur votre chaîne "France Info", pour en savoir davantage sur cette « vraie promesse »...

 

 

- On vous en parle un peu tard, c'est vrai, mais on vous en parle quand même, car il faut en parler ;) L'équipe masculine de volley-ball italien, que nous affectionnons tant - tout comme le sport en question, comme le savent nos lecteurs assidus - est championne du monde 2022 !! Evviva, campioni del mondo di pallavolo!!  Joli compte rendu avec "Ouest France". C'est la quatrième fois que l'Italie est au sommet à ce niveau (vidéo it.). Ajoutons que... ceci se produit après un bis historique ou exceptionnel : deux ors consécutifs volley aux championnats d'Europe.
Aujourd'hui, (ré)assistons à la remise de ces médailles en or (la premiazione) et partageons les émotions du capitaine, Simone Giannelli (un coéquipier sur la photo, Giannelli en vidéo) : «Una vittoria così non la si ottiene da soli (...) Tutti, anche i giornalisti hanno creduto in noi». Naturellement, Giannelli a pu s'exprimer aussi au Quirinal. «La finale è stata difficile ma, in realtà, spesso ci siamo divertiti [souvent nous nous sommes amusés]. Sono orgoglioso [fier] di tutto lo staff [l'équipe] e spero di tornare qui un giorno, ne sarei molto contento».


Volley italien champions du monde

 

- Loin de toute réjouissance, changeons de domaine à présent, pour une info un peu tardive, certes. Cela peut parfois nous caractériser. Veuillez nous en excuser ;)
« Coup de tonnerre chez nos voisins italiens, sous-titre "Nice-Matin"... La coalition conservatrice dominée par l'exrême droite a remporté la majorité absolue aux élections législatives, consacrant la dirigeante post-fasciste Giorgia Meloni »... dont "Culture & Santé" choisit de ne pas publier de portrait, pour des raisons que vous comprendrez. Micro portrait cependant : en 1995, Silvio Berlusconi est entré en politique depuis un an lorsque la Meloni (telle que volontiers désignée dans la péninsule) devient responsable nationale de l'action étudiante de l'Alliance nationale, qui a succédé au Mouvement social italien (MSI), héritier du Parti national fasciste de Mussolini... pour lequel cette actrice politique - "actrice" lui sied plutôt bien - a milité depuis l'âge de quinze ans (ascension vertigineuse). L'actuelle Présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens (droite/extrême droite), "Fratelli d'Italia"1 (parti créé en 2014 et symbolisé par la flamme tricolore que l'on sait) a également été Ministre pour la Jeunesse de 2008 à 2011, avant d'être élue députée.

Jean-Pierre Darnis, chercheur à l'Université Côte d'Azur et responsable du Master en relations franco-italiennes de Nice, partage un point de vue assez rassurant (mais jusqu'à quel point peut-on "relativiser" cette victoire/tournant aujourd'hui, par delà l'instabilité politique qui caractérise une partie du système électoral italien ?!) : « On ne doit pas surcharger la lecture idéologique. Je sais qu'en France, on a beaucoup insisté là-dessus, mais ce n'est pas le retour de la marche sur Rome de 1922. Il faut aussi voir que c'est une femme dans un parti assez viriliste : l'effet de contraste joue, il y a aussi cette idée de modernité ». Ce à quoi l'on pourrait ajouter qu'il faudrait peut-être toujours garder à l'esprit l'acceptation "tranquille" qu'avait suscité dans les années vingt, chez une majorité, un certain parti mussolinien inédit et fourre-tout, rassemblant tous les mécontents dans un élan toujours plus nationaliste, intransigent et violent. Un parti prétendument socialiste, alors dirigé par un "journaliste"  - rédacteur de L'Avanti - s'autoproclamant de cette couleur politique... mais qui, comme on le sait, a fortement et très rapidement "viré au noir". Et, pour revenir à ses héritiers, quelle modernité dans ce conservatisme rigoriste ? Être une femme/une femme déterminée - ou plutôt très virile ici -, suffit-il en soi à nous donner quelques véritables garanties, autour de valeurs fondamentales ?

Sur les questions de société, cette Romaine pur jus aux accents et intonations très particuliers s'affiche, encore une fois, ultra-conservatrice : oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT ! Oui à l'identité sexuelle, non à l'idéologie du genre ! Oui à la culture de la vie, non à l'abîme de la mort ! (tournure "intéressante"... tout comme celle relative à son combat « contre l'islamisation de l'Europe »). Son arrivée au pouvoir devrait aussi se traduire, souligne encore "Nice-Matin", par un cadenassage du pays, où débarquent chaque année des dizaines de milliers de migrants (mais, selon l'autre camp, voire au delà, ces chiffres, parfois liés à des estimations trompeuses, ne sauraient empêcher une politique d'accueil d'urgence et d'accueil tout court - face aux conditions et réalités que l'on sait - ni, surtout et implicitement, faire barrage à l'impératif du respect des droits humains fondamentaux, nécessaires à la survie et à la dignité de personnes en si profonde détresse).

Citons également la journaliste et écrivain Michèle Cotta : « Il faut dire qu'à droite, à côté d'un Berlusconi au sourire botoxé, et du président de la Ligue, Matteo Salvini, qui a subi ces dernières années de lourds échecs politiques au gouvernement et ailleurs, elle apparaît d'une fraîcheur inouïe, dans un monde politique épuisé ». Mais peut-on véritablement parler de fraîcheur ? D'une certaine modernité formelle certes, mais de quelle modernité s'agit-il ? Au nom de quels objectifs premiers ? Au cœur de cette apparente modernité, largement nourrie par la dédiabolisation de racines politiques pour le moins non anodines, l'on peut évoquer son positionnement stratégique favorable vis-à-vis de l'Ukraine (et contraire à celui de Berlusconi), ainsi que son adhésion à l'alliance atlantique. Ainsi que son apparente euro-compatibilité, affichée au moment où la droite italienne prônait au contraire un franc euro scepticisme. Une manière évidente de se démarquer dans son propre camp, qui semble donner ses fruits aujourd'hui...

En définitive, quelles prévisions semblent possibles à l'heure actuelle ? Toujours selon "Nice-Matin", le chemin du futur gouvernement apparaît d'ores et déjà semé d'embûches. « Alors que l'instabilité gouvernementale est chronique en Italie [oui mais... nous reviendrons sur ce point], les experts s'accordent déjà sur la courte espérance de vie de cette coalition où Giorgia Meloni, dont la devise est "Dieu, patrie, famille", aura fort à faire pour gérer ses encombrants alliés Berlusconi et Salvini ». 
Ce nouveau gouvernement devra aussi gérer la crise causée par l'inflation, une dette volumineuse, ainsi que l'obtention, en échange de réformes, des quelque 200 milliards d'euros accordés par l'UE dans le cadre de son plan de relance. À suivre...

 

1. Le parti nationaliste et conservateur Fratelli d'Italia ("Frères d'Italie") doit son nom au mots introductifs du refrain de L'inno di Mameli, l'hymne national italien. Une idée forte et très populaire qui n'est pas sans rappeler les intentions, visant la même adhésion de masse, à l'origine du nom du parti berlusconien Forza Italia (encouragement sportif : "Allez l'Italie !"). Musique et sport sont donc ici au service d'une idéologie se voulant aisément "proche du peuple", et depuis longue date la Ligue du Nord aussi adhère à la même logique... avec son chant officiel, Va' pensiero, plus que solennel et très facile à mémoriser, qui est l'air-symbole d'un peuple pourchassé et opprimé : l'air le plus connu du Nabucco, célèbre opéra de Giuseppe Verdi. À écouter et réecouter "malgré tout" (à l'état pur, ou au delà de toute transfiguration idéologique...).