Voilà un ouvrage qui a encore plus d'actualité aujourd'hui qu'au moment de sa sortie (veuillez zoomer pour en savoir plus) ! En ces temps de "Fake" cachant le "True" (nous pensons à l'excellente émission de France Info en la matière, constatant aussi que parfois il faut également se méfier du décryptage lui même, selon certaines de nos dernières lectures de magazines...), ce condensé sur la vie des médias - en "dessous" ou en coulisses - est vraiment le bienvenu chez "Culture & Santé".
Un sujet toujours passionnant... que nous traduisons ainsi par : comment tranformer la passivité du spectateur face à ses écrans en vigilance ou simplement en mode esprit critique, même au sens large ? Comment chercher - et trouver - ce qui nous unit, même et surtout face aux réalités/aux nouvelles toujours plus chocantes et douloureuses ? Mais aussi... Comment se construisent un univers journalistique et le métier de journaliste ? Avec quels dangers (hélas !!), et d'abord avec quels enjeux (mais sortons de ce mot par trop employé...), avec quelles priorités, avec quelles préoccupations mener à bien ses enquêtes ou reportages ? Quelles sont les limites du métier de journaliste (presse, télé, radio ou internet), mais surtout quelles sont (encore...) ses possibilités, lorsque - par delà toute tendance politique - l'hônneteté et la clarté demeurent à la première place, souvent entre objectivité et (bonne !) subjectivité ?
Et, puisque, à côté de notre présentation, nous n'avons pas perdu le goût de vous citer quelques petits extraits, et de faire parler le livre lui-même, voici pour vous :
« La plus grande différence entre les attachés de presse et les agences de presse réside en un mot : l'indépendance. Une agence choisit en effet délibérément ses sources, en toute impartialité. Alors que la tâche d'un attaché de presse est de mettre en valeur son employeur, l'agence de presse traite toute information sans tenir compte d'intérêts commerciaux, idéologiques etc... Elle garantit à ses clients, les journaux principalement, une information libre et objective, des dépêches et des reportages nombreux et fiables. C'est à dire sans erreurs sur les circonstances ou les chiffres.
Malgré leurs ressemblances, les journalistes des agences de presse et les attachés de presse exercent des professions qui n'ont pas du tout les mêmes objectifs. Les premiers informent les journalistes, les seconds tentent de les influencer. Les premiers se relaient en permanence nuit et jour - week-end compris - pour surveiller le monde et être présent dès qu'il se passe un événement quelque part, afin d'informer les médias. Les seconds défendent les intérêts des entreprises, des associations, des personnalités qui les emploient. Concrètement cela signifie que, pour faire le tour d'un événement ou d'une question, une agence de presse ne se contente pas d'un seul témoignage ou d'une seule vision. Elle va rencontrer des gens de tout bord, pour recevoir leurs avis et les confronter ».
Notre avis (également entre parenthèses carrés pour le deuxième extrait qui suit) : confrontation intéressante et sans doute non dénuée de vérité... dans quelques cas. On se dit en effet qu'un attaché de presse peut être employé lorsque les moyens manquent pour créer une véritable agence de presse. On se dit aussi que sur certains événements il y a rarement, voir jamais (censure voilée) de couverture médiatique. Et que dans ces circonstaces l'attaché de presse prend tout son sens (même s'il est toujours souhaitable de percevoir s'il y a des intérêts entre les parties, et en évaluer la nature et le degré...).
« Faites attention au contexte. Prenez aussi de la distance par rapport aux expressions et aux lieux communs qui circulent sur les femmes, les immigrés, les cadres, les gens riches [et les gens pauvres]. À la télévision, les stéréotypes sont inévitables, car l'information doit être comprise rapidement par un public aussi large que possible. [la télévision est aussi une excellente et immédiate source d'apprentissage. Tout dépénd de ce que l'on regarde ! La télé ne suit pas toujours les goûts les plus bas, et c'est à elle qu'il convient de s'adapter pour chaînes et émissions culturelles]. Les stéréotypes servent alors des codes, grands dénominateurs communs, pour désigner des personnes ou des groupes, en fonction généralement de leur classe sociale, de leurs origines, de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur métier ou de leur rôle dans la société. Mais ces stéréotypes masquent la vérité, par une simplification souvent primaire de réalités très différentes, et présentent des préjugés comme s'il s'agissait de vérités [oui, bien sûr, et les stéréotypes désignent facilement des catégories de bouc-émissaires. Souvent, il est très "pratique" de désigner un coupable en focalisant sur ses différences apparentes, au lieu de s'appuyer sur des arguments solides] ».
Nous recommandons aussi... :
de 8 à 18 ans... École, collège, lycée... et adultes, si vous voulez :)
Les docs de mon quotidien sur l'Éducation aux médias. Bonnes lectures !