BLANCHE NEIGE - Marc Webb

 

HEUREUX RETOUR
DU CLASSIQUE DES CLASSIQUES

 

 

« Miroir magique au mur, qui a beauté parfaite et pure ? ». Ou bien, si l'on aime tout autant... «Specchio, specchio delle mie brame, chi è la più bella del reame?». En général, nombre de cinéphiles du net n'ont pas tellement - ou n'ont pas tout court - aimé ce classique des classiques, soit ce tout premier vrai film Disney de 1938, courageusement reproposé en version 2025, avec "prises de vue réelles"et nouveau contexte.


Et, puisque le lien est quand même maintenu avec la source, ces mêmes spectateurs n'ont probablement pas saisi toute la portée du conte des frères Grimm. La portée de son message original comme de ses « très beaux messages » ("Diverto") servis aujourd'hui aux enfants comme aux "grandes personnes". Celles qui retrouvent une morale dans un monde socialement et moralement malade, pour ne pas dire en chute libre autour de valeurs essentielles à l'humanité. Une humanité qui, hélas, penche plutôt vers la jalousie, vers le paraître, la ruse, l'agressivité et le mal(heur). Rappelons en contrepoint les valeurs du médaillon de la protagoniste (ajout bien vu) : vaillance, ferveur, dévouement, bravoure.  À noter : ne sont point nommées explicitement la bonté (la gentillesse), la loyauté et la générosité, que notre long-métrage s'attache à montrer cependant, "en filigrane" mais à plusieurs reprises.

"Blanche Neige" (incarnée par Rachel Zegler, pressentie dès 2021, de mère colombienne et de père polonais) fait écho à "Blanche Neige et les sept nains", même si ces derniers sont loin d'être oubliés dans ce dernier opus, bien au contraire ! L'intelligence artificielle a vraiment bien fait son travail au niveau de leurs bonnes bouilles... Précisons par ailleurs que « Heigh-Ho, Heigh-Ho, on rentre du boulot » correspond à - dans la direction opposée - «Andiam, andiam, andiam a lavorar». Soit : quand rentrer ou se rendre au travail rimait avec bonne humeur (la première option paraît plus crédible aujourd'hui) !
On se souvient très volentiers en particulier de Simplet (Cucciolo) - pardon ! À moins qu'il ne s'agissait de Timide (Mammolo)... - qui reste muet jusqu'à ce que l'amour fraternel/maternel de Blanche Neige le stimule pour siffloter spontanément... puis pour prendre la parole comme si de rien était, devant ses bons amis stupéfaits.

Bref : rien ne déçoit dans ce film. Presque rien pour être précis (des petits bémols pour nous, très subjectifs... la coiffure de la protagoniste aurait mérité un vrai brushing bouclé et bien fixé. Le tissu de son costume manque de qualité, les chansons auraient pu être plus belles, tout simplement...). Gal Gadot campe la reine et marâtre : une parfaite méchante d'abord envoûtante, puis de plus en plus cruelle et laide dans ses habits noirs moulants et dans son regard acéré (sans parler de son hyperclassique transformation en une méconnaissable vieille femme, offrant sa pomme si rouge et luisante...). Quant au "prince charmant" des temps modernes, il est tout à fait attachant, connu de Blanche Neige via plusieurs rencontres (exit le seul et unique kiss final !). Il s'appelle Jonathan et, à ses débuts tout au moins, c'est un voleur au grand cœur !

Une suggestion ? Intéressez-vous aussi aux parallèles politico-historiques avec notre tragique réalité... auxquels se prêtent certains acteurs ou actrices (on vous laisse découvrir). Ici, par respect pour ce grand classique et ses variantes, nous avons préféré nous concentrer sur le film en lui-même, à conseiller sans nul doute, peut-être tout d'abord pour la candeur mêlée de courage (eh oui, cela existe !) d'une Blanche Neige aussi douce que fort déterminée.