DAVID FOENKINOS ET IVAN CALBERAC
MASTERCLASS CINÉROMAN
Animé par Vanessa Schneider    Vanessa schneider

D foenkinos et y calberac masterclass

 

Une Masterclass extrêmement intéressante, et parfaitement dans l'esprit "Cinéroman", toute édition - passée et (surtout) future - comprise... Titre : « comment un romancier passe-t-il derrière la caméra ? ». Question essentielle pour quiconque, même en simple spectateur curieux et passionné, ne se lasserait pas de découvrir des coulisses fascinantes. Celles qui mènent, le plus naturellement du monde (...mais nons sans efforts !) d'une forme artistique à une autre.

On retrouve Vanessa Scheneider en coordonnatrice-animatrice passionnée, qui n'en reste pas à cette question phare, bien sûr, car une question en amène toujours une autre, pour mieux percer mystères et contraintes d'un "art à part" comme celui de l'adaptation. Gentiment "sur le grill", Ivan Calbérac et David Foenkinos, selon ordre énoncé "au programme", ou bien David Fonkinos et Ivan Calbérac, si l'on veut respecter plutôt respecter l'ordre suggéré par le cliché introductif, montrant nos des protagonistes répondant avec goût et plaisir, dans le cadre du chaleureux théâtre niçois de l'Artistique (ex musée de la photographie Charles Nègre, aujourd'hui situé cours Saleya).

Il s'agit bien de noms largement connus et reconnus, "qu'on ne présente pas"... et qu'il faut pourtant toujours présenter. Par convention et parce que "nous avons tous nos horribles lacunes", comme déjà rappelé au sein de l'une de nos infos. Surtout lorsque l'on suit depuis toujours, avec attention, les "vicissitudes de de pays" : à la fin, il faut accepter d'un côté comme de l'autre, que quelque chose (parfois d'important) se perde en cours... que l'on pourra cependant rattraper, entre podcasts, replay, et autres rediffusions. Nous essayons néanmoins de garder un certain équilibre, aussi de ce côté là, sur nos deux pays... ce que l'on aura perdu (et si possible rattrapé) chez l'un, on l'aura bien gagné chez l'autre...

Mais toute considération faite (!), revenons à ceux qu'on ne présente pas justement, et qu'il faut bien commencer par présenter. Pour "résoudre la question" en tout honneur et permettre d'avancer aisément sur ce qui a été dit au cours de cette belle rencontre, voici d'abord, si vous permettez, des liens à caractère général (et plus particulier) sur lesquels pouvoir revenir (par delà et) en fonction des points et œuvres abordés au cours de ce bel échange face à un public nombreux et attentif.

À propos de notre auteur, David Foenkinos : wiki-lien (toujours pratique) ; à connaître, "Charlotte", dans ses différents supports et adaptations (roman largement récompensé) et d'abord pour son histoire... ; en lien avec Charlotte, notre coup de Coeur "Vers la beauté", (12 mn de focus "LGL") où, avec bonheur et sagesse, David Foenkinos met en perspective beauté artistique (et au delà), souffrance, identité... ; enfin, prendre le temps... devant un thé ou un café, de découvrir également son frère Stéphane, réalisateur. Très pratique quand on parle "adaptation" ce qui, bien sûr, n'enlève rien aux fameux "mérites perso" ! D'autant plus qu'il s'agit là de « deux personnalités extrêmement singulières et très différentes » ! Pour la suite... tout ce que vous voudrez bien découvrir vous-même, peut-être, et ce que nous découvrirons encore également :)

À propos de notre réalisateur, Ivan Calbérac : tout d'abord, comme beaucoup d'entre vous savent parfaitement, il ne s'agit pas "uniquement" d'un réalisateur, et bien loin de là ! Wiki-lien "obligé", aussi, pour commencer... et "sa version abrégée". Focus (aussi spontané qu'obligatoire pour "Culture & Santé" !) sur "Venise n'est pas en Italie", expression qui est tout un programme, et bon exemple de multi-adaptation : roman, théâtre (de manière aussi inattendue que réussie), film cinéma. Pour vous, une interview et des réflexions aussi parlantes que touchantes, recueillies par le "Petit Bulletin de Saint Etienne", "Grand" pour l'occasion (cf notre lien précédent, sur titre). Comme pour David Foenkinos, qu'en dites-vous ? On peut donc oser un autre coup de Coeur, auquel ajouter peut-être un  , pour souhaiter à notre façon (!) et "en live", au moment où l'on rédige et avec un brin d'avance, un très bon anniversaire à un réalisateur, auteur et artiste bien talentueux (mille auguri anche se, normalmente, Venezia si trova in Italia...!). Comme pour notre précédent protagoniste, on vous laisse (et on se laisse) tout le loisir d'approfondir parcours et projets de ceux qui, par la beauté et la portée de leurs créations multiformes ainsi que leur amour du métier et du public ont le "grand pouvoir" de nous entraîner vers l'avant. Vers ce que l'on peut (et l'on doit) encore construire et qui nous fait grandir, par delà notre et nos crises ou "rouleaux compresseurs". Vive l'art et la culture, tout simplement.

À propos de la Masterclass correspondante... : aucun souci, on y vient, ce n'était pas notre dernier mot, bien que définitif ! Et cette introduction n'était peut-etre pas inutile, pour mieux prendre connaissance de la suite, en une page. À moins d'être peut-être déjà passé en p. 2, pour une très bonne raison (vous connaissez tout, déjà, de nos artistes/vous êtes plutôt pressés...). Si tel n'est pas le cas, clic sur suivant, donc :)

 

 

                      Calberac explique     Foenkinos david ok

 

Quel plaisir il y a-t-il à décliner le même sujet en plusieurs formats ? C'est la première question posée par Vanessa Schneider pour donner le "la" à cette séance spéciale "Cinéroman", de tonalité un brin didactique, où tout est à prendre et rien à laisser :)
Et c'est Ivan Caldérac qui "s'y colle"  le premier, comme visuellement suggéré... En se souvenant de l'envie qu'il a eu, avec Isabelle Carré "& C.", d'adapter au cinéma "La Dégustation", Molière de la meilleure comédie 2019. En bons "fans absolus" et de longue date, comme nombre d'entre vous, de Bernard Campan et d'Isabelle Carré, et en découvrant le descriptif de la pièce, nous ne pouvons que nous demander : à quand de nouvelles représentations, au Théâtre de... Nice, par exemple ?! Si l'on fait semblant, ici, d'oublier l'adaptation sur grand écran, prévue en 2022 (à peine évoquée, via son réalisateur, et que l'on rappellera en conclusion), c'est parce que cette représentation théâtrale doit être un vrai bijou, aucun mal à y croire ! Quand vous voudrez, vous pourrez toujours cliquer sur nos deux célibataires préférés. Et, au passage, (re)découvrir aussi "Les rêveurs", premier roman d'Isabelle Carré...


 

La degustation campan carre theatre
 

Retour sur masterclass. Ivan Calderac poursuit : « Il faut qu'une pièce de théâtre soit suffisamment réussie pour commencer à songer à une éventuelle adaptation. L'écriture d'une pièce se conçoit d'abord et avant tout pour elle-même. Rien n'est prémédité, autrement dit : l'adaptation doit être gage de qualité. Soit, en un certain sens, "une cerise sur le gâteau bien méritée", et dont le succès n'est pourtant totalement acquis. On souligne en effet que transférer et adapter des situations vécues d'une modalité à une autre reste un gros travail. Le langage reste très différent, car l'on passe en principe d'un flot verbal à une synthèse par l'image ». Avec douceur et conviction, Ivan Caldérac déclare : « Mon premier amour, c'est la littérature, car mon premier élan reste celui d'écrire. Mais j'adore ces passerelles obligeant à s'adapter et adapter, sans dénaturer ».

Adapter non seulement pour un vecteur artistique précis mais aussi, comme indiqué par Vanessa Schneider, pour ce qui lui est intimement lié, c'est à dire le public, aux exigences tour à tour différentes. L'écriture, et notre esprit, seraient donc soumis à une véritable « gymnastique »... David Foenkinos enchaîne par delà cette remarque (qui aura sa réponse), en prolongeant les propos d'Ivan Calderac : « Avant tout projet d'adaptation, il faut non seulement tenir sa pièce (au sens qu'elle puisse bien tenir la route face au public), mais il est tout aussi nécessaire (par delà l'évidence) de l'aimer, d'aimer son histoire et les acteurs qui la portent. Et de n'avoir (plus) aucune hésitation à tout niveau ». Un peu plus tard, "Ivan C." (!) revient sur les diverses attentes du public, selon destination. Et insiste sur la notion de vraisemblance. Les attentes de vérité deumeurent beaucoup plus grandes dans une salle obscure. Vérité entendue comme cohérence et précision des décors ou costumes aussi. Car, dans un cadre et des ambiances magnifiés, le spectateur semble signer « un pacte de "non trahison" avec la réalité »... Au point de se souvenir davantage de certains erreurs de forme (là où cette forme devient effectivement essentielle) que de certains aspects importants davantage liés au contenu. Ivan Calberac sourit alors, en parlant du théâtre, genre à part qui donne la possibilité de croire et d'imaginer, avec poésie, qu'un miroir devienne fenêtre, qu'une simple table suggère une cuisine et ainsi de suite...
Entre télévision et cinéma, c'est encore une autre histoire... Le réalisateur (entre autres films de grande qualité) de "Irène" (mettant à l'honneur dès 2002 charme et talent de Cécile De France) a expliqué que sur petit écran, il privilégie le format 90 minutes, pour épouser la durée d'un film (et sans doute pour mieux préparer une éventuelle adaptation). Dans ce cadre, il cite donc "Marjorie", série centrée sur une psychologue en entreprise démissionnant pour mieux s'occuper de son employé suicidaire... Par ailleurs, on voit qu'ici aussi, il est question de célibat. Une thématique très contemporaine et inspirante également pour David Foenkinos :


               Celibataires roman foenkinosCelibataires theatre

 

Autre point incontournable : l'écriture en elle-même, toujours fonction d'arts différents par delà une inspiration et une énergie commune. David Foenkinos et Ivan Calbérac se rejoignent absolument dans leurs réponses. Le premier met l'accent sur la difficulté d'écrire un scénario. Établir l'agencement et le rythme des scènes est un vrai travail qui cependant s'ouvre à plusieurs méthodes. Toujours pour "David F." (!), la littérature reste particulièrement proche de l'intimité : « pour moi il est plus difficile de représenter le bonheur au cinéma que sur les pages d'un livre, par exemple ». Ivan C. distingue trois difficultés différentes : l'écriture littéraire (roman ou autre) est indéniablement celle qui assure le maximum de liberté : « il y a dix mille façons d'écrire un roman ». L'élaboration d'un scénario reste, pour lui aussi, une tâche très contraignante. Ivan C. ajoute qu'il s'agit d'une œuvre transitoire et évolutive, soumise à l'évaluation d'un producteur et autres figures éventuelles. Et cela devient un peu... comme un mode d'emploi. Logiquement, le plaisir serait donc beaucoup moins au rendez-vous (David F. intervient pour préciser que beaucoup dépend des interlocuteurs et qu'au fond, même suite aux évaluations décisives, les vrais partenaires sont les acteurs que l'on choisit). D'autre part, on imagine bien quelle peut être la satisfaction après avoir pu "découper et prévisualiser" convenablement son histoire (et après su convaincre), pour feu vert et réalisation. Quant à l'écriture théâtrale, Ivan Calberac n'oublie pas de la placer entre ces deux niveaux, ou entre contrainte et liberté.

L'assistance joue "le jeu" (c'est le cas de le dire) jusqu'à la dernière minute, formulant ses questions. L'une d'elles porte sur les fameuses "déceptions" cinématographiques, lorsque le film n'est pas à hauteur de ce que nous avons pu lire, mûrir, imaginer. Peut-on dire, par delà toutes différences et nuances, qu'il y a des constantes (films faisant l'impasse sur certains personnages, par exemple) ? Certes, quand auteur et réalisateur coïncident, le risque est bien moindre (en principe) ! Mais, dans le cas contraire surtout, on ne peut sacraliser toute lecture, naturellement. Vanessa Schneider rappelle, de manière générale, la valorisation de certaines histoires pleines d'intérêt par certains réalisateurs sensibles et compétents. Histoires ainsi "libérées" d'une écriture non brillante, non adéquate ou simplement trop ardue ou expérimentale. À ce propos, David F. fait remarquer en citant Marcel Proust, qu'une certaine littérature reste parfaitement inadaptable. À nous de nous adapter, pour ainsi dire, en renonçant au film correspondant...

Tout est dit (ou presque, mais cela devrait suffire) ! Ajoutons seulement, si vous voulez, ce qu'Ivan Calderac a pu également confier (et qui caractérise aussi, probablement, David Foekinos) : « Ce que j'aime surtout au cinéma, ce sont ses moments imprévus. D'autre part, personnellement, je ne suis jamais content de ce que je fais. Mais c'est en faisant qu'on apprend ! ». Et c'est en faisant que l'on apprend, nous aussi (liens à part), qu'ils serait peut-être bon de terminer en images, aussi pour Ivan C. (en parallèlle à notre exemple livre/film lié à David F., et avec un plus, au vu d'une attente cinéma autour du titre qui, comme par hasard, commence et termine l'aventure Cinéroman...).

"Culture & Santé" et ses aimables lecteurs (!), remercient, eux aussi, nos artistes et "pros" (de l'adaptation également) David Foenkinos et Ivan Calbérac, dont on continuera à suivre travail, écriture et réalisations, avec un grand intérêt et avec un vrai plaisir. Grazie 1000.

 

              L etudiante et monsieur henri theatre      L etudiante et monsieur henri cinema


    

                               Tournage la degustation
   
                           Le masque est de mise, même pour "La Dégustation"...
                                                      en salles en 2022 :)
                                            Clic sur la photo du tournage !

 

 

 

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