La 46ème cérémonie des Césars résiste en 2021, et à l'Olympia (une première, mais sans Roman Polansky, ni Adèle Haenel, qui avait quitté la salle après la victoire 2020 du metteur en scène, objet de moult indignations) ! Autre première : le vote web et la sélection pour concourir, toujours soumis aux dates liées à la pandémie. Vous reconnaissez ses protagonistes... néanmoins, on va nominer, euh, nommer, nous aussi, celles et ceux qui se sont invités sur notre page : Marina Foïs, maîtresse de cérémonie et actrice féministe indignée pour le genre féminin attribué ensuite à "la" Covid ; Sébastien Lifshitz, réalisateur de "Adolescentes", prix du meilleur documentaire, du meilleur montage et du meilleur son (sa bande-annonce nous a plu) ; Anny Duperey, au charme atemporel, Pierre Lemaître (écrivain, scénariste et psychologue de formation) ; Nicolas Marié, meilleur second rôle pour "Adieu les cons" ; Catherine Bozorgan, productrice de ce même film (en l'absence de son réalisateur cf. ci- après) ; Sami Bouajila, meilleur acteur, héritier de Roschdy Zem l'an dernier (président cette année), dans "Un fils" de Mehdi Bersaoui. Logiquement "à ses côtés", Laure Calamy ("Antoinette dans les Cévennes"), meilleure actrice, toute de bleu relookée pour C. & S. Pour clore le tout, Albert Dupontel - grand absent de cette fête du cinéma - metteur en scène du film, déjà cité, "Adieu les cons" : une comédie grinçante sept fois récompensée (un peu too much peut-être, pour les autres films ?), à commencer par les Césars de la meilleure réalisation et, au sommet, celui du meilleur film. Un long métrage qui a eu le temps de réaliser, en neuf jours d'exploitation (avant fermeture des cinémas), 720.000 entrées... Côté qualitatif, on saura se faire un avis. 

Pour l'heure, nous avons envie de voir "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait" (joli titre, aussi !) d'Emmanuel Mouret, nommé treize fois... Et de continuer à suivre le parcours de son actrice principale, Émilie Dequenne, extraordinaire, entre autres, dans le chef-d'oeuvre "Rosetta" des frères Dardenne. On retiendra aussi la "mignonne" et plus Fathia Youssouf, César du meilleur espoir féminin à quatorze ans. Et encore, par exemple, les hommages très émouvants à Michel Piccoli, Jean-Claude Carrière - dont il était question dans nos Extras - Jean-Pierre Bacri, et son "goût des autres" surtout, Jean-Loup Dabadie.
En revanche, même si la promesse de « déconner » a été parfaitement maintenue, on "oubliera" (de notre coté, en tout cas), toutous et ca.... de notre très chère Valérie Lemercier, et surtout l'intervention sauvage et ensanglantée de Corinne Masiero. Qui - ce n'est pas une fable - a joué avec nos "états d'ânes", avant et après déshabillage, des pieds aux boucles d'oreilles... Un coup de théâtre pas vraiment efficace pour la culture comme pour l'image des femmes (parfois, hélas, le féminisme s'arrête aux bonnes intentions). Quant aux mots de Marina Foïs pour la même cause, et pour que cinémas et théâtres ouvrent comme certains magasins non essentiels - rapprochement parlant et juste, mais... - nous verrons bien si, bientôt, « la volonté politique » peut vraiment s'accorder à « la volonté [et aux possibilités] sanitaire(s) ». Dans cette attente, naturellement, une mobilisation culturelle, à la hauteur de ses codes et langages, est nécessaire... au même titre, nous semble-t-il, que le respect - encore un peu de respect - pour les paramètres que l'on sait.

Terminons sur ces points positifs : nous sommes heureux d'apprendre que le prix du meilleur film d'animation est allé à "Josep" de Alep, en bonne place sur nos pages "Culture & Santé". Point(s) n°2 : un peu d'Italie au programme... le vibrant hommage à Ennio Morricone par le remarquable directeur d'orchestre et cinéphile Benjamin Biolay, et "Deux" de Filippo Meneghetti, avec sa bande-annonce un peu mystérieuse. Qui a reçu le prix du meilleur premier film (siamo curiosi di vedere). Point n°3 : arrêtons-nous sur les mots de Jean-Pascal Zadi, dont il faut avoir vu ou dont il faut voir sa percutante comédie sociale "Tout simplement noir". Celui qui vient d'être sacré meilleur espoir masculin, acteur (et réalisateur) noir comme son pendant féminin, invite à la réflexion : « On peut se demander si notre humanité compte lorsque l'esclavage a été retenu comme crime contre l'humanité en 2001 et qu'aujourd'hui, dans l'espace public, certaines personnes qui ont activement participé aux crimes contre l'humanité sont glorifiés par des statues ».
À propos de statues, le biobic "De Gaulle" - promoteur et symbole de LA lutte cruciale pour la Libération, mais... - qui finalement n'a pas reçu de récompense, donne à voir un Lambert Wilson « troublant de vérité » - comme indiqué par "Télé magazine" - dans la peau du général. Le film a fait suite au gala des Césars, à minuit. Le Festival de Sanremo ayant déjà mis à rude épreuve notre résistance du soir, nous n'avons pas encore eu l'occasion de le voir (et avons manqué de l'enregistrer).
Rien n'est parfait (mais selon cette amorce "Télérama" on n'a rien perdu) ! Mais vous, chers lecteurs, après les photos et par delà les résultats d'audience, que l'on peut aussi comprendre, laissez-nous votre avis sur films et Césars 2021 (leurs forces / faiblesses sont-elles les mêmes pour vous ?). 

 

    Marina fois        Sebastien lifshitz      Anny Duperey 2021


 

   Pierre lemaitre cesar 2021      Nicolas marie     Catherine Bozorgan

 

Sami bouajila meilleur acteur         Laure calamy



Albert dupontel        Meilleur espoir masculin 2021



Salle 46eme ceremonie cesars


En salle, un public assez limité (et distancié ?) et 1,6 millions de télespectateurs cette année, contre des pics de plus de 2 millions en 2020 (record atteint en 2012, avec 3,9 millions de télespectateurs, cf. "Sud-Ouest.fr").
Au delà de ces chiffres et de quelques audaces, les Césars 2021 ont pu remettre à l'honneur le travail intense et précieux des professionnels du secteur, avant la vraie renaissance culturelle...

 

Ajouter un commentaire

Anti-spam