NOTRE CONFINEMENT ET NOUS

 

Nous voici de retour, pour des carnets-blog, pour une fois... on avait bien indiqué cette possibilité. On aimerait ici, humblement et de manière générale, réfléchir un peu à tous ces articles officiels et au delà qui, dans un souci tout à fait légitime, tentent de dresser un "bilan des choses" (de la pandémie, et même parfois de ses différentes phases) pour en tirer des "leçons" ou enseignements parfois très justes et sur lesquels, même en étant de nature plutôt optimiste, il reste difficile de garder beaucoup d'espoir.

Il faut considérer les bilans du "pendant" aussi, car certaines répercussions sont immédiates, et bien sûr de l'après, même si nous percevons trop bien, sans vouloir se le répéter, que cet "après" est encore un peu une façon de dire, surtout si l'on écoute tous ceux qui tentent d'alerter à propos d'une quatrième vague. Énième courageuse, "gênante" et résolument tragique mise en garde, allant de pair avec la thèse (ou plutôt la conviction) que la vaccination devrait encore et plus que jamais être obligatoire aumoins pour toute personne vulnérable. Sans exclure la mise en place d'une signature de "décharge" si vraiment l'on pense avoir toutes les raisons de refuser (et pourtant, pour tous les vaccins salvateurs qui nous ont précédés, aucun refus possible !).

Comme on nous l'explique, ce cadre permettrait aumoins aux plus récalcitrants, et en particulier selon le spécialiste de bioéthique et d'éthique médicale Israël Nisand ("lanceur d'alerte" contre une nouvelle vague), interviewé sur LCI, de prendre le temps de la réflexion au lieu de se retrancher derrière un refus systématique parfois dû à un réseau d'influence "non compétent". Naturellement, on peut exclure ces raisons exceptionnelles de santé, et peut-être même ces craintes de type Astrazeneca, par delà ces personnalités comme Jean Castex et Mario Draghi (pour rester dans un cadre franco-italien) qui ont bien voulu, et même voulu tout court, pour exemple et pour une meilleure couverture vaccinale, s'exposer au "vilain canard" ("vilain" aussi à partir du moment où d'autres vaccins plus efficaces sont disponibles).

Mais, par delà ces intéressantes autant qu'urgentes perspectives de santé collective, et de défense face à cet "ennemi invisible", finalement devenu parfaitement "visible" ou invariablement présent (c'est le cas de le dire, même sans préfixe négatif !) revenons à ces bilans dont on parlait. Pour le dire de manière simple et un caricaturale, mais suffisamment claire on espère, nous serions presque tentés de préférer les bilans complets, détaillés, voire chiffrés (et pourtant, nous sommes de ceux qui, si possible, se passent assez volontiers des chiffres). Et pourquoi donc ? Parce que lorsque l'on reste dans le général on épouse volontiers le subjectif. Et quand le subjectif - qui normalement a toutes nos faveurs - prend le dessus, alors on a souvent affaire à des comptes-rendus "post"-pandémie inconsciemment décomplexés, très personnels, venant toujours de ceux qui croient bien faire et bien dire (et qui effectivement, peuvent bien faire et bien dire aux yeux d'une partie d'entre nous).

Au besoin, nos exemples concrets et très réels (parlés, écrits, filmés ou publiés), du "pendant pandémie", tranquillement chez soi... : « Le(s) confinement(s) - [on a le choix de la période/des couvre-feux]... - a(ont) été pour moi une heureuse occasion de revoir et même de découvrir pour certains, en DVD ou VOD, ou streaming... tous nos plus grands classiques ». Ou bien : « Pendant le confinement j'ai vécu une série d'heureuses coïncidences avec rencontres à distance et même de visu (on pouvait quand même sortir un minimim !), qui m'ont permis, moi aussi, de m'arrêter sur tel ou tel livre et surtout tel auteur de référence que je n'avais jamais eu le temps d'apprécier. Per carità, comme diraient nos amis italiens, il ne manquerait plus que l'on ne soit pas (très) satisfaits pour tous ces hommes et ces femmes qui ont su "mettre à profit" (dans le bon sens du terme) ce temps si cruel... Mais justement, cela a été (et on croise bien les doigts pour la suite, par delà ces chiffres toujours assez réifiants) une "période" longue et bien cruelle pour beaucoup d'entre nous. Au regard des personnes décédées en elles-mêmes, bien sûr - et dans quelles conditions ? - et de leurs proches et amis, ou même de leurs connaissances chères ou très familières (nous savons ce que cela signifie même dans ce dernier cas, y compris en dehors de ce que peut signfier une attaque comme celle du Covid-19). 

Sans doute, le sentiment humain de compassion (ou dumoins d'empathie marquée...) reste sans doute latent mais bien présent chez tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, aiment écrire ou communiquer publiquement qu'en pleine pandémie ils ont quand même su trouver de quoi bien s'occuper, et même de quoi apprendre (enfin !) sur un sujet motivant et/ou d'intérêt collectif ; sujet jamais abordé dans le ryhtme de "vie normale", révélant soudain encore davantage son emprise sous le signe de la frénésie ou de l'urgence quotidienne. Cependant, ne pourrait-on pas, dumoins, se soucier davantage du ton (et même des phrases) à employer (s'il l'on peut) ? Et pourquoi ne pas recourir à d'éventuels petits préambules, à l'intention de toutes ces personnes de tout bord (ou presque !) qui, au lieu de découvrir un nouvel ouvrage, ont peut-être dû, bien malgré eux, concentrer leurs pensées d'abord, comme indiqué et selon évidence, sur un proche "envolé" (car il faut aussi trouver les mots pour sa progéniture) ; mais aussi sur un emploi brusquement perdu après tant de sacrifices, ou sur ses "chères têtes blondes à faire garder", sans parler de tous ceux qui ont subi à fond les misères d'un télétravail considéré en temps de crise aigüe, comme la seule et providentielle solution. Solution qui pour le reste, n'a peut-être pas grand chose de providentiel. [Suite en page suivante, conçue aussi pour être lue à part !].
 


Confinement fenetres

 

 

NOTRE "NOUVELLE VIE" ET NOUS

 

Deuxième billet de nos carnets-blog dans la continuité du précédent et avec d'autres petits éléments... au cas où vous nous rejoindrez dans un deuxième moment ou que vous n'ayez pas lu du tout notre page précédente, voilà : avant de parler de "nouvelle vie", en cette phase (finale ??!!) de pandémie, et en net contraste avec la triste prévision d'une quatrième vague, à laquelle on ne parvient même pas à songer (au delà de son éventuelle moindre ampleur), nous nous sommes arrêtés sur les manières d'évoquer "notre" confinement, face aux situations et à la souffrance qui lui correspondent. 

On disait que les comptes-rendus et bilans subjectifs peuvent conduire, hélas, à des positionnements - parfois insconscients - plutôt égotistes. Sur des supports divers et variés, publics surtout, certains ex-confinés sont bien fiers ou dumoins satisfaits de pouvoir communiquer que pendant ces jours "d'enfermement obligatoire", pour le dire ainsi, avec détachement et conscience, ils ont quand même eu du pain sur la planche, en sachant parfaitement comment s'occuper (puisque "s'occuper" reste le maître mot de notre manière de vivre, avec ou sans les autres ; dehors comme chez soi... et pas seulement pour des enfants turbulents (mais bien gentils peut-être) que l'on voudrait voir toujours occupés à n'importe quelle condition, sans pouvoir les laisser s'occuper - ou pas - tous seuls).

Ceci dit, bien sûr, d'autres attitudes existent. Comme celle de ce grand réalisateur, connu et reconnu (et que nous reconnaissons pour certains films) qui, on s'en souvient très bien, avait confié à Paris Match" et à ses brillants clichés XL - mais aussi à ses propres mots bien détendus et même enthousiastes, sans la moindre petite allusion au tragique des décès en série - le soin d'illustrer déroulement et vécu personnel de son premier "confinement maison". Justement, aucun mal à "rester à la maison" et à suivre les consignes dans son accueillante villa qui ne faisait qu'un avec la nature, comme dans le rêve le plus parfait ! Pour une fois, c'était même l'occasion inattendue pour... etc. etc.

Ceci souligné, pour alléger un peu nos propos en essayant de "changer" suffisamment de perspective, on ajoutera que, tout en n'oubliant pas (jamais) l'énorme souffrance, et le vide sans pitié causé par cette maudite pandémie - sentiment de profonde tristesse, et de quelque chose d'impressionnant qui a réussi à "arrêter le temps" - il faut pourtant essayer de continuer à (sur)vivre, avec l'idée de prudence et, paraît-il, d'un risque pandémique bien plus fort pour notre avenir (!)... "Culture & Santé" aura l'occasion d'y revenir... tandis que vous êtes déjà assez informés sur le sujet peut-être... 

L'idéal aujourd'hui, serait que l'on comprenne enfin ce qui compte vraiment... Mais c'est un vœux quelque peu "naïf", bien sûr : les très grandes et même immenses manifestations au nombre record de spectateurs, méga-concerts compris, avec leur méga-public, continueront d'exister... Même davantage qu'à "l'époque de l'avant pandémie" peut-être, puisqu'à présent et plus que jamais il faut bien relancer l'économie...
Heureusement, on comptera d'abord sur les fonds d'aide européenne, sorte de plan Marshall d'un genre différent qui pourrait représenter l'occasion de resouder un peu l'Europe dans le bon sens, un peu comme l'a déjà fait la recherche avec la mise au point et à disposition de nos nouveaux vaccins, auxquels il faut ajouter l'effort logistique de vaccination. Même en considérant d'évidentes défaillances, y compris par delà les nouvelles frontières européennes - en particulier avec la gestion indépendante du Royaume Uni, qui hélas, dans ce cadre mondial, a dû gêner plus d'un britannique... -,  comme souligné par le Président italien Sergio Mattarella ces mobilisations ont montré en temps record,  et avec le sérieux nécessaire, un nouvel élan scientifique et politique, efficace sur bien des points. 

Pour revenir aux aides U.E, comment employer au mieux ces ressources, avec autant de loyauté que de pertinence... ? Pour beaucoup, l'emploi et l'État social font bien sûr partie des grandes priorités. D'autant que (on ne le répètera jamais assez) le Covid-19 s'est révélé comme une sorte de loupe dévastatrice, mettant en exergue au plus haut point tout ce qui, depuis très longtemps, était à genoux à cause des "impératifs du rendement".
Pour exprimer cela très "banalement" mais sûrement, puisqu'il le faut bien aussi... notre nouvel impératif même avec nos distances, nos masques et nos gels (dans cette phase de "transition", on espère !) est désormais celui de tenter de (re)vivre petit à petit, en reprenant ses activités (professionnelles et autres, si possible), en sortant (plaisir des courses à part, en renouant avec nos bibliothèques, cinémas, musées et théâtres, et avec une belle activité sportive/de danse, sans "pression")... mais aussi en continuant à naviguer dès que possible sur "Culture & Santé" !...

En d'autres mots, on respire (c'est le cas de le dire) en redécouvrant ses habitudes, voire en se "réinventant",comme on dit (à préférer au verbe "rebondir"...). En réalité, et à y réfléchir, si son profil anté-pandémique n'a jamais été marqué par la suffisance, ou "blasé", comme on dit il s'agira, sainement et simplement, de continuer à apprécier à leur juste valeur (parfois une grande valeur) même et surtout les activités et les plus simples. Activités et services qui, selon une certaine philosophie mais aussi une certaine objectivité, ne sont pas foncièrement une évidence ni même un dû (même si du point de vue institutionnel, le devoir est bien celui d'œuvrer aussi, pour les citoyens que nous sommes, à de bonnes structures, récréatives, utiles ou pédagogiques).

Pour rendre compte de cette atmosphère de début juin avec un esprit de légèreté, nous avons fait de nouveau appel à Lilli, notre dessinatrice du Petit Prince de nos "Extras". Et à ses personnages ou à ses saynettes « sans prétention aucune, au style "hyper-artisanal" (ou style du "pourquoi pas ?") », précise-t-elle. De retour de la piscine (naturellement !), elle a aussitôt eu envie de croquer... l'ambiance du bassin, aquagym si joyeusement tonique comprise ? Eh non : plus tard, peut-être. Pour l'heure, et à la "sortie" du Covid-tunnel, la nage a été "juste" inspiratrice. Pour représenter, « bêtement et simplement », explique-t-elle, l'ambiance d'un fast-food plutôt connu.

Mais... au bout du compte, Lilli a renoncé à nous confier son croquis, qui à ses dires ne rendait pas bien à l'écran... En fait, cela illustrait les actuels slogans bien déconfinés et amusés de "Mc Sandwich"... Oui, on parle de ces slogans sur nos bornes express familières. Des phrases clin d'œil qui, juste avant commande, nous rappellent que les distances, c'est fini aumoins vis-à-vis de nos sandwichs et de nos menus et que, même en payant sans contact, on va pouvoir sans problème garder contact avec nos frites (pour tout dire, la salade n'est pas mentionnée, et au vu de nos quelques kilos en trop d'ex-confinés, on l'incluera bien à notre à notre menu...).

"Mc slogans" et "Mc dessin" à part, Lilli a pensé par ailleurs que, si même les ongleries (pardon... les bars à ongles !) ont pu réouvrir, assurant aussi une vraie socialisation, avec ou sans masque - pour indiquer plus largement notre transition... - c'est que "tout va bien mieux". Et cela donne son deuxième dessin d'ambiance, pour un regard souriant sur un "phénomène" demeurant à ses yeux plutôt mystérieux...
Et voilà, chers amis & cari amici : sur ces mots et traits de crayon, et quels que soient les endroits privilégiés de votre "nouvelle vie", Lilli et Eli vous souhaitent le meilleur des redémarrages... et le meilleur tout court. 

 


Bar a ongles